Comment apprendre une langue soi-même

  

Comment apprendre une langue soi-même

🌟Ce que toute personne devrait savoir avant de s'immiscer dans ce merveilleux monde🌟

🔉Audio de l'article ici 🔉


Nous tous, ou la plupart, rêvons de parler plusieurs langues, de pouvoir communiquer dans n’importe quelle partie du monde et de pouvoir comprendre plein de livres et de films. Le problème c’est que depuis que nous sommes tout petits, on nous a fait croire plusieurs concepts qui peuvent s’avérer être faux, par exemple :
Que l’on peut apprendre une langue uniquement en se trouvant dans le pays en question.
Que nous ne sommes pas tous faits pour être polyglotte, et qu’en somme, peu de personnes parviennent à parler deux langues ou plus.
Que l’on doit dépenser beaucoup d’argent, en achetant des livres de grammaire ou en s’offrant des cours dans des écoles et autres instituts. 
Laisse moi te dire que tous les concepts ci-dessus ne sont tout de même pas totalement faux, c’est un chemin que tu peux emprunter pour apprendre une langue, mais ce n’est pas celui que je te recommande. 

Je crois que tout ce que nous devrions savoir, c’est que CHAQUE PERSONNE est capable de le faire, je ne parle ici ni de génies ni de prodiges. Il s’agit plutôt :

D’un compromis → avec toi-même
De discipline → pour suivre ta méthode (nous en parlerons plus tard)
De motivation → savoir pourquoi tu fais cela

Jusque là, tout va bien, je t’ai dis que tout le monde pouvait atteindre cet objectif, mais peut-être ai-je oublié de te dire que toute personne investie, disciplinée et motivée, peut atteindre son but.

Si tu penses qu’avec cinq minutes par jour, tu vas pouvoir défaire et rétablir les changements structurels et fonctionnels dans ton cerveau, laisse moi te dire que ça va être complexe, voire impossible. Non seulement, ce n’est pas possible, mais ta motivation sera au point mort et tu abandonneras.

Mais il ne s’agit ni de 5 minutes ni de 10 heures par jour. Ce que je veux te dire (et tu devrais prendre des notes et les avoir toujours sous la main) c’est que la langue que tu désires apprendre doit faire partie de ta vie, chaque jour. Comment faire ?

Au fur et à mesure je te donnerai quelques pratiques journalières qui ont très bien fonctionnées pour moi, et aussi qui sont recommandées par des célèbres polyglottes, par exemple, Steve Kaufman, auteur de “The way of the linguist” :

֍ Ecoute
֍ Lecture
֍ Ecriture
֍ Conversation

L’ordre de ces quatre piliers n’est pas dû au hasard, mais bien à une certaine hiérarchie. Nous allons rentrer dans les détails pour les deux premiers puis nous verrons les principaux axes des deux derniers.

L'ÉCOUTE👂

C’est l’activité la plus facile de toutes et nous pouvons trouver deux types d’écoute :

➢ L’écoute passive : c’est le type d’écoute que tu vas appliquer le plus, l’écoute passive ne requiert pas une grande concentration et tu peux la faire pendant tes temps morts. Dans ce cas, le contenu rentre dans le cerveau, c’est une répétition d’un même contenu et ce, plusieurs fois. L’objectif de cette écoute est d’habituer ton cerveau à une nouvelle gamme de sons et d’expressions. Souviens toi que faire des changements dans son cerveau n’est pas chose facile. Tout processus biologique se trouve être d’une grande complexité, le seul (ou meilleur) moyen de l’intégrer est de répéter ce même processus. 

Par exemple, tu as déjà su rechanter des chansons par cœur sans pour autant étudier les paroles ? Bon, de manière inconsciente, et grâce aux répétitions fréquentes, ton cerveau a acquis ce contenu. Avec les langues c’est la même chose. Ce type d’écoute est la solution à l’excuse typique “je n’ai pas le temps”. Moi je dirai que cette phrase est incomplète, ce serait plutôt : “je n’ai pas le temps, (virgule) pour cela.” Car le plus souvent, ces personnes ont le temps de regarder leur programme de télé favoris, leur série et autres films. Mais attention, ceci n’est pas un reproche, je veux seulement te montrer que tout dépend de comment tu organises ton temps et de bien connaître tes priorités.

Que sont les “temps morts” ?

§Durant le sport🎾

§Dans les transports, métro, train 🚌

§Pendant que tu cuisines, que tu fais le ménage …🍳

Pour cela, il est très important de préparer en avance le contenu que tu vas écouter, de manière à ce qu’au moment de commencer, il ne te reste qu’à prendre tes écouteurs et mettre play sur ton podcast préféré. Si nous savons que nous avons 10 minutes réservées à l’écoute, nous ne pouvons pas nous permettre de les gâcher à chercher le contenu en question. L’idée est de ne pas créer d’obstacles qui t’empêchent d’atteindre ton objectif.

➢ L’écoute active : il s’agit de la même pratique, dans le sens que le contenu que tu utilises peut-être le même que lors de l’écoute passive. Seulement ici, on y dédie réellement du temps. Nous nous installons dans notre bibliothèque/bureau/et autre meuble où il est possible de travailler, nous mettons nos écouteurs et nous portons une attention (active) à l’audio :

⇾ Mots utilisés
⇾ Structures des phrases
⇾ Ton utilisé
⇾ Analyse profonde de l'audio

Au final, il s’agit d’écouter en pleine conscience. La combinaison de ces deux pratiques devient l’outil le plus puissant pour apprendre du nouveau vocabulaire, retenir des phrases et acclimater notre cerveau à cette nouvelle gamme de sons.

Pour ma part, j’ai écouté le même podcast plus de 50 fois, de manière à le savoir par cœur, dans son entièreté, comprenant des mots que je ne savais même pas écrire mais que je savais utiliser dans mes conversations car ils faisaient déjà partie de mon vocabulaire. 

Type de contenu à écouter

Ceci est un aspect clé et le principal responsable de ta progression dans l’apprentissage. Le grand problème aujourd’hui, c’est que l’on trouve beaucoup de contenu pour les étudiants de niveau :

➢ Débutant : vidéo sur YouTube qui expliquent la conjugaison des verbes principaux, le temps passé, présent, futur, les pronoms etc… Des dialogues simples et peu difficiles à apprendre.

➢ Avancé : Netflix, radio, télévision etc…

Le grand manque de contenu concerne les étudiants d’un niveau INTERMÉDIAIRE, c’est-à-dire, un matériel intéressant, avec les sous-titres ou les transcriptions, et une utilisation du langage adaptée, avec un débit pas trop rapide.

Nous avons tous des thèmes que nous aimons plus que d’autres, par exemple : le sport, les voyages, les histoires de vie, la nature, la santé, les sciences etc… Je te dis ceci mais rien ne t’oblige à écouter et à lire des choses que tu n’écoutes ni ne lis dans ta langue maternelle. Personnellement, je n’ai jamais lu le code civil en espagnol (ma langue maternelle), encore moins dans une autre langue. Avec tout cela, je veux te dire que tu dois travailler avec un matériel qui te passionne réellement, que tu as envie d’apprendre et auquel tu as envie d’y dédier du temps. De cette manière tu feras d’une pierre deux coups (“dos pájaros de un tiro” en espagnol) car d’un côté, nous nous informons à propos d’une thématique que génère en nous du plaisir, et d’un autre côté, nous sommes indirectement (ou directement, selon l’étape de ton apprentissage) nourris de vocabulaires dans la langue.

La plupart du temps, nous parvenons à trouver un contenu qu’on aime réellement, mais :

⇾ Il s’avère être d’un niveau avancé et on ne peut pas le comprendre, ou
⇾ Il est d’un niveau accessible pour nous mais ne possède pas de sous-titres ou de transcriptions

Sous-titres ou transcriptions

Précédemment nous avons parlé de la qualité que devait avoir une personne au moment de commencer sur le chemin de l’acquisition des langues, nous avions dit qu’elle devait être engagée et motivée par son but, et maintenir ces deux états sur la durée grâce à la discipline.

D’un autre côté, nous avons les qualités que doit avoir le matériel d’étude. Ici, nous avons mentionné que le grand défi est de trouver du contenu INTERMÉDIAIRE, c’est-à-dire, ni dessins animés ni débats présidentiels. L’étape de l’intermédiaire est la plus longue et frustrante, parce que nous avons une idée générale de la langue, nous connaissons les mots principaux, nous sommes capables de comprendre certaines expressions clés et nous pouvons comprendre une partie des conversations, nous pouvons avoir une communication fluide avec une autre personne. Entre autres, il s’agit de l’étape où nous croyons connaître la langue, jusqu’à ce que nous soyons confronté face à un(e) natif/ve. Ce n’est pas un hasard qu'à cette étape là, la plupart des gens abandonnent, déjà que le taux d’apprentissage est très bas par rapport à l’étape initiale, nous avons donc la sensation de ne pas avancer.   

Comme nous l’observons sur le document ci-dessous, dans les étapes débutantes, nous passons de "ne rien connaître" à au moins "avoir une idée du fonctionnement de la langue" (jusque-là tu n’es pas encore capable de comprendre ni de parler). Durant l’étape avancée, il nous reste encore beaucoup à apprendre, mais ce sont surtout des détails qui nous font ressembler plus à un natif, cependant, nous sommes capables de comprendre des vidéos sans sous-titres, d’avoir des conversations variées et de rédiger des textes sans grandes difficultés. Par conséquent, il n’y a pas plus de raisons d’abandonner que tu sois d'un niveau débutant ou avancé.  



Au contraire, l’étape médium est une “étape clé” et tu dois pouvoir la dépasser pour trouver cette sensation incomparable de parler avec des personnes natives et te sentir relativement à l’aise avec la langue. Pour pouvoir dépasser cette étape, tu dois :

*Accepter tes erreurs : c’est un fait que tu vas te tromper, ainsi tu as deux options :

  • Ne pas accepter tes erreurs, te frustrer et abandonner. Facile.

  • Les accepter et les transformer en nouvelles opportunités pour apprendre. Laisse moi te raconter que si tu as à faire une compilation de mes meilleures anecdotes, je m’amuse à dire que la majeure partie sont dues aux erreurs que j’ai faites en parlant avec des natifs. Ici je t’en raconte une très drôle.

*Laisser l’orgueil de côté : ce point est facile à dire et complexe à appliquer. Nous pouvons l’aborder depuis plusieurs perspectives, mais le plus important c’est de NE RIEN PRENDRE DE MANIÈRE PERSONNELLE. Il va t’arriver de parler (ou essayer de parler) avec des personnes qui aiment corriger à mesure que tu t’exprimes. Ce qui fait que la conversation perd sa fluidité, déjà que tu es interrompu à haute fréquence, et rapidement tu déclenches le circuit de stress, de nervosité et il y a un grand blanc dans ton esprit. La conversation est terminée.

Laisse moi te dire que la majorité des personnes qui font cela, le font gentiment, pour “t’aider” dans ton processus, sans savoir que ça n’apporte rien. Ne le prends pas mal.

Alors, avant une situation comme celle-ci, tu dois accepter les corrections, rire (dans le bon sens) avec l’autre personne, et lui demander si elle peut intervenir quand tu fais des erreurs très grossières, qui pourraient provoquer des moments réellement gênants. Explique lui que tu fais tes premiers pas et que ton objectif pour le moment est seulement de faire passer un message. Après tu auras le temps pour te perfectionner, c’est une autre étape, pour laquelle tu nécessiteras beaucoup d’heures d’immersion ou d’input (écoute, lecture, écriture, etc…).

*Profiter de chaque opportunité pour pratiquer la langue : de manière générale les personnes plus extraverties rencontrent moins de difficultés pour apprendre une langue que les plus introverties, c’est pourquoi ils transforment chaque moment de dialogue en une opportunité d’apprentissage. Dans chaque discussion tu auras des erreurs que vont se répéter plus souvent que d’autres, par conséquent, à force de parler, parler et parler, tu verras quelles sont les parties et les structures qui te posent le plus de problème pour t’exprimer, de manière à ce que chaque dialogue soit une nouvelle opportunité de te corriger et de d’améliorer ton vocabulaire et ta syntaxe. Je me souviens quand j’ai fait mes premiers pas en français, un de mes grands moments de dialogue était dans le métro. J’avais une idée très claire de là où je devais aller, cependant, je profitais de cette situation pour parler avec les personnes en leur demandant s’ils connaissaient la destination et comment je devais y aller. C’est une bonne manière d’apprendre à formuler des questions, et à écouter les réponses de l’autre, tu pourras retenir certaines structures et les utiliser dans des situations futures. Naturellement je notais tout ce que je retenais, juste après avoir terminé la discussion.

Il convient de souligner qu’il existe d’autres techniques pour rompre la glace, qui sont : demander l’heure, même si tu la connais, et demander une cigarette ou du feu, même si tu ne fumes pas. Tout dépend de toi, je veux te faire comprendre que ce qui pouvait être un trajet de 10 minutes en silence, en écoutant de la musique ou en lisant (tout ça peut être fait à un autre moment), se transforme en une situation merveilleuse d’apprentissage et de rencontre. Il est clair que cela arrive quand tu te trouves entouré de personnes qui parlent cette langue, si ce n’est pas le cas, tu peux utiliser des applications comme Tandem, Italki, Preply… qui te permettent de créer la même atmosphère, mais virtuellement. 

LECTURE📖

Dans la partie sur l’écoute, je t’ai dit qu’il y avait des phrases et des expressions que je n’avais aucune idée de comment les écrire, cependant, j’étais capable de les employer quotidiennement. La lecture est le second outil et l’un des plus efficace, car ton cerveau commence à voir à l’écrit ce qu’auparavant tu entendais, et cela renforce la connexion neuronale dans le cerveau, de façon à ce que ces mots restent gravés et plus intensément que ceux que tu as seulement écouté. Cela dit, il est clair qu’un mot ou une phrase qui a été écouté dans un podcast, puis ensuite lu (l'importance des vidéos avec les sous-titres ou les podcast avec transcriptions), puis écrit et enfin employé dans des conversations, ce mot, fait déjà partie de ton vocabulaire. Mais il est possible qu’à certains moments tu ne te souviennes pas de ces mots, souviens toi que le cerveau est une MACHINE à apprendre, et la seule façon qu’il a de le faire est en oubliant, en réemployant et en récupérant du contenu.

Un autre conseil lorsque tu lis est de ne pas chercher dans le dictionnaire tous les mots que tu ne connais pas. En premier, fait une lecture générale, en essayant de capter l’idée principale et en te centrant sur ce que tu connais. Après, tu verras qu’il y a des mots qui se répètent plus que d’autres, ce qui te donne un indice sur ce qui est vraiment important à connaître. A ce moment-là tu pourras l’étudier, mais avant de chercher sa signification, c’est bien d’avoir au moins 5 répétitions de ce mots, ce qui te donne une idée des différents contextes dans lesquels tu peux le rencontrer.

ÉCRITURE ET CONVERSATION📝🗣

Tout le monde souhaite parler le plus vite possible, ce qui n’est pas si mal, mais cela peut devenir complexe lorsque nous n’avons pas suffisamment de vocabulaire. C’est pour cela qu’il me paraît intelligent, premièrement, de se construire une bonne base avec l’écoute et la lecture, les deux pratiques les plus faciles et efficaces, pour pouvoir après développer la capacité de rédiger et de parler.

L’écriture

Cela n’a jamais fonctionné pour moi, étant débutant/intermédiaire, la méthode basique de “raconter ta journée, tes objectifs, tes vacances et ce que tu fais en ce moment”. Je l’ai essayé, mais, à nouveau, n’ayant pas suffisamment d’expérience avec la langue, après avoir écrit deux lignes je ne savais plus quoi mettre. Le résultat, tout le monde le connaît → stress, frustration, fin de l’activité. Je ne veux pas dire que le “journaling” ne sert à rien, du fait, je le fais aujourd’hui chaque jour, mais il doit se faire au moment approprié.
En contrepartie, ce que je faisais c’était d’écrire les parties que j’aimais le plus dans les podcasts que, non seulement j’avais écouté, mais dont j’avais lu la transcription. De façon à ce qu’un même podcast, non seulement je l’avais écouté plus de 10 fois, mais de plus je l’avais lu et j’avais écrit certaines parties. Cette pratique est très efficace pour apprendre et retenir du vocabulaire.

Conversation

Sois authentique et simple. Ne t’embête pas avec des phrases complexes, au début c’est Sujet + Verbe + Complément. Profite du moment et ne pense pas au subjonctif ou à je ne sais quoi. Dis la première chose qui te vient à l’esprit, ose, trompe toi, apprends. 

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